Vous êtes entrepreneur et vous souhaitez créer votre entreprise tout en protégeant votre patrimoine personnel ? L’Entrepreneur Individuel à Responsabilité Limitée (EIRL) est une option qui peut vous intéresser. Dans cet article, nous allons aborder les principaux aspects de ce statut juridique, son fonctionnement, ses avantages et ses inconvénients, ainsi que la procédure pour le mettre en place.
Qu’est-ce qu’un Entrepreneur Individuel à Responsabilité Limitée (EIRL) ?
L’Entrepreneur Individuel à Responsabilité Limitée (EIRL) est un statut juridique qui permet à un entrepreneur individuel de limiter sa responsabilité en séparant son patrimoine professionnel de son patrimoine personnel. Ainsi, en cas de difficultés financières ou de litiges liés à l’activité professionnelle, les créanciers ne pourront pas saisir les biens personnels de l’entrepreneur. Ce statut s’adresse principalement aux artisans, commerçants et professions libérales non réglementées.
Les avantages du statut EIRL
La protection du patrimoine personnel: Le principal avantage de l’EIRL est la protection du patrimoine personnel de l’entrepreneur. En effet, grâce à la déclaration d’affectation qui définit précisément les biens affectés à l’activité professionnelle, seuls ces biens pourront être saisis par les créanciers en cas de difficultés financières.
La simplicité de création et de gestion: Le statut EIRL est relativement simple à mettre en place et à gérer. La procédure de création est peu coûteuse et ne nécessite pas la rédaction de statuts comme pour une société. De plus, les obligations comptables et fiscales sont allégées par rapport à celles d’une société.
L’option pour l’impôt sur les sociétés (IS): L’EIRL offre la possibilité d’opter pour l’impôt sur les sociétés, ce qui peut être intéressant dans certains cas pour optimiser sa fiscalité. Cette option est irrévocable et doit être exercée avant le 1er octobre de l’année précédant celle au titre de laquelle elle est applicable.
Les inconvénients du statut EIRL
La responsabilité limitée aux biens affectés: La responsabilité limitée offerte par l’EIRL ne s’applique qu’aux biens affectés à l’activité professionnelle. Ainsi, si l’entrepreneur omet de déclarer certains biens ou si la déclaration d’affectation est jugée insuffisante, ces biens pourront être saisis par les créanciers.
L’impossibilité de s’associer: Contrairement à une société, le statut EIRL ne permet pas de s’associer avec d’autres entrepreneurs. Si vous envisagez un développement nécessitant des partenariats ou des investissements extérieurs, il peut être préférable d’opter pour un autre statut juridique.
La limitation aux professions libérales non réglementées: Le statut EIRL n’est pas accessible aux professions libérales réglementées, qui doivent obligatoirement exercer sous forme de société. Il convient donc de vérifier si votre activité est éligible à l’EIRL avant de vous lancer.
Comment créer une EIRL ?
Pour créer une EIRL, il faut suivre plusieurs étapes :
- Rédiger la déclaration d’affectation: Cette déclaration doit préciser les biens affectés à l’activité professionnelle, leur valeur et leur date d’affectation. Elle doit être signée par l’entrepreneur et enregistrée auprès du service des impôts compétent.
- Déposer la déclaration au Centre de Formalités des Entreprises (CFE): La déclaration d’affectation doit être accompagnée d’un formulaire spécifique (P EIRL) et des pièces justificatives demandées. Le CFE transmet ensuite ces documents aux différents organismes concernés (service des impôts, INSEE, greffe du tribunal…).
- Ouvrir un compte bancaire professionnel séparé: L’EIRL impose la séparation des comptes bancaires professionnels et personnels. Il est donc nécessaire d’ouvrir un compte dédié à l’activité professionnelle.
Notez que si vous êtes déjà entrepreneur individuel, vous pouvez transformer votre activité en EIRL en effectuant ces mêmes démarches.
Quelles sont les obligations comptables et fiscales de l’EIRL ?
L’EIRL est soumise à des obligations comptables et fiscales similaires à celles d’un entrepreneur individuel :
- Tenir une comptabilité: L’entrepreneur doit tenir une comptabilité régulière, adaptée à la taille et à la nature de son activité. Il doit également conserver les pièces justificatives pendant au moins 10 ans.
- Déclarer ses revenus: L’entrepreneur doit déclarer ses revenus professionnels dans sa déclaration d’impôt sur le revenu, selon le régime fiscal choisi (micro-entreprise ou réel).
- Payer les cotisations sociales: Les cotisations sociales sont calculées sur la base des revenus professionnels et doivent être versées à l’Urssaf ou à la Sécurité sociale pour les indépendants.
En cas d’option pour l’impôt sur les sociétés, l’EIRL doit également produire un bilan, un compte de résultat et une liasse fiscale chaque année, ainsi que s’acquitter de l’IS auprès du service des impôts.
En somme, le statut d’Entrepreneur Individuel à Responsabilité Limitée (EIRL) offre une solution intéressante pour protéger son patrimoine personnel tout en bénéficiant d’une gestion simplifiée. Avant de vous lancer, il est important de peser les avantages et les inconvénients de ce statut, et de vous assurer qu’il est adapté à votre projet et à votre situation personnelle.