Le rachat de crédits est une solution financière permettant à un emprunteur de regrouper l’ensemble de ses dettes en un seul et unique prêt, souvent avec des conditions plus avantageuses. Cependant, cette opération est soumise à des réglementations strictes pour protéger les consommateurs et les établissements prêteurs. Dans cet article, nous vous présenterons les principales lois encadrant le rachat de crédits en France, ainsi que leurs implications pour les emprunteurs et les organismes financiers.
1. La loi Lagarde (2010) : protection des consommateurs et transparence
La loi Lagarde, du nom de l’ancienne ministre de l’Économie Christine Lagarde, a été adoptée en 2010 pour réformer le crédit à la consommation en France. Plusieurs dispositions concernent directement le rachat de crédits :
- La mention obligatoire du coût total du crédit : les établissements prêteurs sont tenus d’informer clairement l’emprunteur sur le coût total du nouveau crédit, incluant tous les frais annexes (assurances, garanties, frais de dossier…).
- Le délai de rétractation : après avoir signé une offre de rachat de crédits, l’emprunteur dispose d’un délai légal de 14 jours calendaires pour se rétracter sans justification ni pénalités.
- Le devoir de conseil : les établissements prêteurs et les intermédiaires en opérations de banque (IOB) ont l’obligation de conseiller l’emprunteur sur le choix du rachat de crédits, en tenant compte de sa situation financière et de ses besoins.
2. La loi Hamon (2014) : facilitation du changement d’assurance emprunteur
La loi Hamon, promulguée en 2014, a apporté des changements importants concernant l’assurance emprunteur, qui est souvent souscrite dans le cadre d’un rachat de crédits. Cette loi permet notamment :
- La résiliation annuelle de l’assurance emprunteur : depuis la mise en application de cette loi, les emprunteurs ont la possibilité de résilier leur assurance emprunteur chaque année à la date anniversaire du contrat, pour souscrire une nouvelle assurance plus avantageuse auprès d’un autre organisme.
- Le droit à l’oubli pour les anciens malades du cancer : cette disposition permet aux personnes ayant été atteintes d’un cancer de ne plus déclarer leur ancienne pathologie après un délai variable selon la gravité de la maladie (entre 1 et 10 ans).
3. La loi Sapin II (2016) : renforcement des obligations des IOB
La loi Sapin II, adoptée en 2016, a renforcé les obligations des intermédiaires en opérations de banque (IOB) qui interviennent dans le cadre d’un rachat de crédits :
- La formation professionnelle : les IOB doivent désormais suivre une formation initiale et continue pour exercer leur activité, garantissant ainsi un meilleur niveau de conseil aux emprunteurs.
- La responsabilité civile professionnelle : les IOB sont tenus de souscrire une assurance responsabilité civile professionnelle, afin de couvrir d’éventuels dommages causés aux emprunteurs lors de la mise en place du rachat de crédits.
- L’inscription à l’Organisme pour le registre des intermédiaires en assurance (ORIAS) : les IOB doivent être inscrits sur ce registre, qui garantit leur sérieux et leur respect des obligations légales.
4. La loi Bourquin (2018) : généralisation du droit à la résiliation annuelle
Enfin, la loi Bourquin, entrée en vigueur en 2018, a étendu le droit à la résiliation annuelle de l’assurance emprunteur à tous les contrats en cours, y compris ceux souscrits avant la loi Hamon. Cette mesure a renforcé la concurrence entre les assureurs et a permis aux emprunteurs de réaliser des économies significatives sur leurs assurances liées au rachat de crédits.
Conclusion
Les lois encadrant le rachat de crédits visent à protéger les consommateurs et à garantir un niveau élevé d’information et de conseil. Il est essentiel pour les emprunteurs de bien comprendre leurs droits et obligations avant de se lancer dans un rachat de crédits, afin d’optimiser leur situation financière et d’éviter les mauvaises surprises.